La tradition du « laetare » de Fosses-la-Ville remonte à plus d’un siècle et se déroule le 3e dimanche précédant Pâques. Quelques jours avant la fête et dès la tombée de la nuit, les roulements des tambours résonnent dans la ville, rappelant aux Chinels de sortir leurs costumes et aux Fossois (les habitants de Fosses-la-Ville) de s’apprêter à les accueillir. L’élégant Chinel est le roi du laetare, il annonce la fin de l’hiver. Son costume bariolé est composé de velours, de satin, d’une bosse sur le ventre, d’une autre dans le dos et d’un haut bicorne orné de plumes. Il est armé d’un sabre de bois (appelé « yatagan ») avec lequel il effectue des « brimades ». La première consiste à effleurer le mollet des filles (appelé le « sabrage des filles »). La demoiselle est alors invitée à toucher la bosse arrière en guise de porte-bonheur. La seconde brimade est « le coup de bosse » qui consiste à arracher de la pointe de la bosse, la pipe ou le cigare des fumeurs.

Le Chinel est toujours accompagné du Doudou, son compagnon burlesque. D’autres groupes folkloriques rejoignent également chaque année les Chinels et parmi eux, citons les pierrots musiciens, les échasseurs fossois ainsi que les clowns en folie.
La particularité de la danse du Chinel, c’est le fameux passage « à surprise », moment où la musique s’arrête subitement l’obligeant à rester immobile quelques secondes.